Les devoirs des maîtres et des domestiques / Claude Fleury.- Amsterdam : P. Savouret, 1688
Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, FAP 3118
Surtout célèbre pour son Histoire ecclésiastique en vingt volumes, Claude Fleury (1640-1723) est néanmoins l’auteur du plus connu des traités sur les relations maîtres-domestiques. Ce dernier terme avait alors une définition plus large, il désignait tous ceux qui étaient au service d’une maison. C’est ainsi que dans la seconde partie, intitulée « Devoirs des domestiques », l’abbé Fleury émet un « avis particulier » pour l’aumônier, l’intendant, le secrétaire. La maison d’un grand seigneur, avec des enfants, comprenait au moins une cinquantaine de domestiques.
Originellement publiés en 1688 à Paris, chez Aubouyn, Emery et Clousier, Les devoirs des maîtres et des domestiques furent l’objet de plusieurs contrefaçons dès cette même année. Notre édition en est une, comme l’indique clairement la page de titre : « sur la copie imprimée à Paris ».
Aux pages 34 et 35, Claude Fleury déconseille de chasser « un jeune enfant, nouvellement sorti de son village ». Ce serait le conduire à sa perte. Il recommande, même si c’est plus difficile, de chercher à le corriger, y compris physiquement.
Au début de la seconde partie des Devoirs des maîtres et des domestiques, consacrée aux devoirs des seconds (p. 68-70), Claude Fleury expose les avantages qu’il y a à être domestique. Il évoque ainsi le cas d’« un pauvre laquais, ou un pauvre palefrenier ». Comparant la vie misérable précédemment menée à la campagne, près de ses parents, et sa présente condition, « dans une maison opulente », il dit que celui-ci devrait s’estimer fort satisfait. S’il ne donne pas d’âge, l’abbé Fleury évoque « les jeunes gens, comme sont la plupart de ceux qui servent ». Dans l’« avis particulier » réservé aux laquais et aux valets de pied, il insiste sur « leur jeunesse & leur peu d’expérience ». Il présente leur état comme temporaire, devant déboucher sur un métier dont les gages ou la récompense fournis par le maître permettraient l’apprentissage. Il conseille même des professions, « boulanger, serrurier, menuisier, cordonnier : plutôt que passementier, ou brodeur : plutôt que parfumeur, ou pâtissier : qui sont des métiers plus pour le luxe que pour le besoin ».