
Monument érigé à Genève à J.-J. Rousseau / Carl Gottlieb Guttenberg.- Gravure sur cuivre (Gallica bnf.fr / Bibliothèque nationale de France)
Ce projet de monument à Genève (jamais concrétisé) est un hommage à l’œuvre éducative de Rousseau, vêtu à la romaine de manière néo-classique typique de la période révolutionnaire, tenant dans sa main gauche un exemplaire de l’Émile. Il est celui qui « brise et détruit les abus barbares de l’éducation scholastique » (représentée dans le médaillon brisé, avec châtiments corporels et humiliations). Il « favorise les jeux et les plaisirs de son élève (…) ». L’habileté de l’éducateur est de contrôler le jeune (les chaînes demeurent, mais elles marquent aussi le statut d’esclave du pédagogue ainsi que le principe de réalité avec les maillons reliés au sol). Le garçon est tellement absorbé par un vrai travail qu’il en ignore le pédagogue, tout en ne lui faisant pas sentir sa tutelle (les fleurs allègent les chaînes). Sur le socle, l’éducateur éloigne l’enfant de l’opinion… qui en revanche attire la mère et sa fille, définitivement trop sensibles.