Le travail des enfants dans l’entreprise

Verrerie des Vernes, Rive-de-Giers.- Gutton éd. : avant 1914.- Carte postale (Coll. CEDIAS-Musée social/Fonds Chambelland)
Au XIXe siècle, des changements très importants s’opéraient en France et la demande de main-d’œuvre augmentait fortement. Les enfants ont donc été très vite impliqués la « révolution industrielle ».
Le travail des enfants dans les mines
Jusque vers 1880, les enfants travaillaient dans les mines. Leur petite taille leur permettait de se glisser dans les galeries qui étaient inaccessibles pour les adultes. Ils poussaient des wagonnets remplis de charbon et étaient soumis aux mêmes conditions de travail que des adultes, parfois dès l’âge de six ans. C’est ainsi qu’à Béthune, en 1861, lors d’un accident dans la mine, sur dix-huit morts, on compta sept enfants. Beaucoup d’enfants faisaient partie d’une équipe d’adultes, et étaient donc soumis aux mêmes horaires. La durée de travail était habituellement de onze à douze heures, mais il est arrivé qu’elle soit de quatorze heures voire plus.
Des enfants dans les usines
Dès l’âge de 8 ou 9 ans, les enfants étaient employés à des travaux qu’aucune machine ne pouvait exécuter à cette époque. Dans les usines de filatures, les enfants étaient utilisés pour attacher les fils brisés sous les métiers à tisser en marche, nettoyer les bobines encrassées et ramasser les fils de coton. Les patrons de l’époque encourageaient le travail des enfants car, pour la même tâche, un enfant était trois à quatre fois moins cher qu’un adulte. Beaucoup de ces travaux étaient inadaptés et les accidents étaient nombreux. Malheureusement, comme les salaires des parents ne suffisaient pas à faire vivre toute la famille, ils étaient obligés de faire travailler leurs enfants et ne pouvaient les envoyer à l’école.
La contestation et l’évolution législative du travail des enfants
Certaines personnes ont été hostiles au travail des enfants. Dans l’un de ses poèmes, Victor Hugo dit : « Travail mauvais qui prend l’âge tendre en sa serre, Qui produit l’argent en créant la misère, Qui se sert d’un enfant ainsi que d’un outil. » Des lois qui limitaient le travail des enfants et des adolescents furent progressivement mises en place. La loi de 1874 représenta un grand pas car elle prohiba le travail des enfants de moins de 13 ans, le travail de nuit pour les filles mineurs et pour les garçons de moins de 16 ans. Le repos dominical devint obligatoire pour les ouvriers âgés de moins de 16 ans. Cependant seule la loi de 1882, qui rendit l’école obligatoire, a mis pratiquement fin au travail des jeunes enfants.
Les enfants étaient donc considérés, au XIXe siècle, comme des outils par les chefs d’entreprise car ils représentaient une main-d’œuvre abondante et bon marché.
Maxime Bernard